JOHN MCGLYNN commentaires
Interview avec Luc Mariani a RGB 99.2 - 5/12/2018
Depuis des décennies, de nombreuses chanteuses aux voix angéliques, et rayonnantes ont illuminé le ciel de l’Irlande comme Maêv, Eimear Quinn (prix 1996 de l’eurovision), Maire Brenan (du groupe Clannad) et sa soeur Enya, Karan Casey (Solas), Karen Matheson (Carpercallie), Méav, Chloe Agnew ou encore la sublime Joanne Hogg (Iona)…
Il y avait aussi un groupe hors norme, Anuna, chorale Irlandaise, réunissant voix masculines et féminines dans un tourbillon sonore captivant touchant parfois une pureté absolue dans les harmonies vocales.
Mais il manquait une voix masculine qui soit à la hauteur de tous ses trésors sonores féminins irlandais.
En 2021, c’est chose faite. Le pays « au trèfle à trois feuilles » vient de rajouter une 4eme feuille à son symbole et nous livre l’album de l’auteur, compositeur, guitariste John Mc Glynn, ‘Fragments’, en version CD. John a déjà une longue carrière derrière lui, que ce soit avec le groupe Anuna (dont il fut un des membres essentiels), avec la tournée mondiale avec la troupe de danse ‘Riverdance’, avec son 1er album solo intimiste « Songs for a fallen Angel » (1999) ou encore la création en 2009 de l’éphémère trio vocal acoustique ‘Sweet June’ mais qui a laissé des petites perles de composition folk.
‘Fragments’, l’album tant attendu, s’impose comme une œuvre majeure pour tous les amoureux d’une musique folk à la fois douce et rythmée, aux accents gaéliques certes mais qui reprend aussi dans son essence toutes les traditions et les graines qu’ont semés les conquérants celtes dans le monde entier et en particulier aux Amériques.
Ce second opus inscrit définitivement John Mc Glynn au panthéon des ‘Golden Voice’.
Ce qui fascine dans l’univers de John McGlynn, c’est cette incroyable sensibilité qui oscille entre le masculin et le féminin. La voix angélique, délicate, posée se confronte tour à tour à des rythmiques dynamiques de guitare folk sur des thèmes mélodiques, souvent courts, de hautes volées. Un disque concis, court, authentique, sans lourdeur qui va à l’essentiel. La qualité et la rigueur des compositions et des textes contrastent sans cesse avec la sensibilité, le rêve, la nostalgie que le disque inspire. Une union parfaite entre les énergies féminine et masculine s’en dégagent. Bien sûr, la production de l’album par Rebecca Shannon n’est pas étrangère.
Que renferme ce disque ?
10 compositions de 2’16’’ à 4’47’’. De ‘Exhale’ qui ouvre la voix à ‘The River’ qui conclut le chemin, pas de temps mort, pas de répétition ! Chaque morceau renferme son atmosphère et laisse apparaitre son trésor. Alternance de tempo rapide, de ballades nostalgiques, de mélodies que même le célèbre duo Lennon-McCartney pourrait reconnaitre comme sienne.
Comment ne pas sentir l’ombre de Nick Drake !!! Comment ne pas y voir le digne héritier de l’ange tombé’ (Fallen Angel) un soir de 25 novembre1974 à Tanworth-In-Arden. Comment ne pas penser à Simon et Garfunkel, à Kings of Convenience !!!
Mais réduire ce disque a une voix magique, une guitare, à une copie, même géniale de ses illustres prédécesseurs, serait une erreur, tellement les orchestrations de corde et de clavier sont intégrées avec subtilité. Et toujours cet aspect féminin qui inonde ‘Fragments’, toujours cette générosité, cette spontanéité, cette chaleur humaine, cet amour des formes, de la forme que j’ai pu vérifiée lors de rencontres radiophoniques avec l’artiste.
Il ne nous reste plus qu’à réserver un immense succès à cet album auto-produit, assumé seul de A à Z. Faites le savoir !! Porter la bonne nouvelle !! Un nouvel ange est né !!